« L’humour de droit divin » où quand la satire revendique sa toute-puissance.

Image : Pixabay

Cet article est un commentaire à propos de la démission de Xavier Gorce, dessinateur dans le journal Le Monde. Pour rappeler brièvement les faits, Xavier Gorce a publié début 2021 un dessin plutôt maladroit vis-à-vis de victimes d’inceste. D’abord publié, le Monde l’a retiré en présentant ses excuses aux lecteurs ce qui a déclenché un vif débat en France. Beaucoup d’observateurs y ont vu un recul de la liberté d’expression et une soumission à la cancell culture. Un concept un peu vague issu du monde anglo-saxon qui aseptiserait le paysage médiatique en ne présentant plus que des contenus qui ne choquent personne.

J’ai argumenté dans cet article publié dans The Conversation à l’opposé de ce point de vue. Pour moi, il est problématique que les humoristes et satiristes refusent d’expliquer ou de s’excuser des effets indésirables de leurs dessins. En outre, se plaignant de l’effet des réseaux sociaux dans pareilles polémiques, les humoristes, satiristes, et d’ailleurs toutes autres personnalités publiques oublient tous les bénéfices que leur exposition dégage habituellement.

Cet article a suscité quelques débats en France. La plupart des analystes français défendent vigoureusement une liberté d’expression absolue, dans la perspective de l’après-Charlie. S’il n’est pas de mon propos de défendre une quelconque censure, je rappelle dans cet article qu’aucune liberté d’expression – et liberté tout court- ne peut s’entendre sans limites et que si l’expression satirique est libre, sa critique me semble tout aussi légitimement libre. Je ne vois pas en quoi questionner, critiquer ou regretter un propos à contenu humoristique fragilise la liberté d’expression.

Cette polémique démontre le statut particulier de l’humour. Pour le dire simplement, quand il s’agit de rire, tout est permis parce que c’est pour rire. Or, une des caractéristiques de l’humour, démontrée par plusieurs travaux en psychologie sociale, est de présenter un habit innocent pour véhiculer des idées qui le sont beaucoup moins. Continuez en d’autres termes à être raciste, sexiste, tant que vous le faites avec de l’humour ça passera. Il est donc important de déshabiller le propos humoristique de ce postulat et de considérer son contenu comme dégageant un discours sérieux et porteur de sens.          

L’intégralité de cet article est à lire ici : https://theconversation.com/debat-lhumour-de-droit-divin-ou-quand-la-satire-revendique-sa-toute-puissance-153906

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