Vie et mort des polémistes dans les médias : une analyse comparée issue de Belgique et de France

Image : Pixabay

Au cours de mes recherches, je me suis beaucoup intéressé au fonctionnement des médias et à la construction de l’information. Depuis un bon moment, nous sommes habitués à voir des éditorialistes donner le la de l’opinion dans des débats. Bien que ce phénomène soit moins imprégné en Belgique francophone, il est central en France. Pierre Bourdieu [Sur la télévision, Paris, Raisons d’Agir, 1996] dans un ouvrage accessible tiré de ces conférences, les appelait les Fast Thinker, ou penseurs rapides, capables d’exprimer rapidement une opinion sur tout et n’importe quoi.

Ce qui est intéressant à mes yeux c’est de se détacher de l’identité des personnes qui font vivre cette polémique, mais plutôt de s’intéresser à un système médiatique qui organise cette démocratie en spectacle. Les polémistes passent et reviennent mais ils permettent aux émissions de gonfler leurs audiences et de booster leurs revenus publicitaires associés. Cette méthode critique me semble bien approprié : procéder à une analyse systémique et oublier les célébrités du moment qui tomberont rapidement dans l’anonymat.

Eric Zemmour est sans doute une exception notable qui a pu tirer davantage de bénéfices de son exposition que les médias eux-mêmes, mais il est à mon sens, en 20 ans, le seul chroniqueur français qui a acquis une pareille célébrité grâce à son exposition et ses polémiques.

Retrouvez dans cet article publié dans The Conversation, une analyse détaillée de l’éviction de Julie Graziani de LCI.

Pour le cas belge, les abonnés du journal Le Soir peuvent retrouver mon analyse sur Emmanuel Praet après son éviction de RTL-TVI ici.    

Et pour les plus courageux mon article complet à ce sujet dans La revue Nouvelle 

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